impérieux, euse
adj. (in-pé-ri-eû, eû-z')
- 1Qui commande d'une façon absolue et sans qu'on puisse résister ou répliquer. Homme impérieux.
Elle était impérieuse envers les enfants, mais complaisante à son mari
. [Perrot, Tacite, 253]Ce qu'une judicieuse prévoyance n'a pu mettre dans l'esprit des hommes, une maîtresse plus impérieuse, je veux dire l'expérience, les a forcés de croire
. [Bossuet, Oraisons funèbres][Roi] Qui sous la loi du riche impérieux Ne souffre point que le peuple gémisse
. [Racine, Esther]Dans l'éducation façonnière des riches, on ne manque jamais de les rendre [les enfants] poliment impérieux, en leur prescrivant les termes dont ils doivent se servir pour que personne n'ose leur résister
. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]Se dit aussi du caractère, du ton, des manières.
Arrêtez, a-t-il dit d'un ton impérieux
. [Rotrou, Antigone]Arrêtez, a-t-il dit, arrêtez, inhumains.... Ces mots impérieux n'ont point trouvé d'obstacle
. [Racine, La Thébaïde, ou Les frères ennemis]J'appris.... à supporter l'exil et le sort des proscrits, L'accueil impérieux d'une cour arrogante
. [Voltaire, Tancrède]Son caractère est impérieux ; elle n'aime véritablement que ceux qu'elle gouverne
. [Genlis, Mlle de la Fayette, p. 143, dans POUGENS] - 2Il se dit quelquefois poétiquement des animaux et même des choses.
Tel qu'à vagues épandues Marche un fleuve impérieux
. [Malherbe, II, 2]Ne sais-tu pas encore, homme faible et superbe, Que l'insecte insensible enseveli sous l'herbe Et l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel, Rentrent dans le néant aux yeux de l'Éternel ?
[Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète] - 3 Fig. À quoi on ne peut résister. Des circonstances impérieuses.
Quoi ! la nécessité des vertus et des vices D'un astre impérieux doit suivre les caprices !
[Corneille, Oedipe]Cherche la vérité dans la sainte Écriture, Et lis du même esprit Le texte impérieux de sa doctrine pure Que tu le vois écrit
. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]
- rechercher